Résistant, Déporté, Georges DUROU est décédé à 95 ans
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Né le 2 mars 1924 en Dordogne, le jeune télégraphiste de Bordeaux, Georges DUROU est arrêté en 1940, il a 16 ans, pour distribution de tracts communistes. Condamné à un an de prison, il sera interné au fort du Hâ à Bordeaux puis au camp de Mérignac où il fut placé dans la baraque des otages.
En 1942, après trois tentatives d’évasion, il sera à nouveau renvoyé au fort du Hâ Puis c’est la déportation. Il est dans le transport (1466 hommes) parti de Compiègne le 24 janvier 1943 et arrivé le 25 janvier à Sachsenhausen. Georges a le matricule 58532.
C’est ce même convoi du 24 janvier, qui emmène également 230 femmes qui seront dirigées vers Auschwitz où elles arrivent dans la soirée du 26 janvier. Mais elles ne descendent des wagons que le lendemain matin et entrent dans le camp de Birkenau en chantant La Marseillaise. Elles sont immatriculées dans la série des « 31000 ». Seulement 49 reviendront de déportation.
Georges DUROU sera libéré par l’Armée Rouge en mai 1945, à l’âge de 21 ans. Il sera toute sa vie un militant de la mémoire. Il sera aussi un militant politique au Parti communiste et à la CGT. Il sera l’un des fondateurs de l’Institut d’Histoire Sociale d’Aquitaine.
Marqué par l’épreuve de la déportation, Georges, à partir des années 2000, va écrire un livre qui sera édité en 2011 où il racontera sa vie « Mes printemps de barbelés ». Ce n’est pas un récit de plus, ce n’est pas un récit de trop, mais une voix mêlée à celles des déportés qui par leurs témoignages affirment la nécessité d’analyser les causes de ces crimes et avertissent du danger de déléguer à un seul homme tous les pouvoirs au mépris des droits de l’homme et de la paix. |
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Notre association s’était félicitée du travail d’un membre de notre Conseil d’Administration, Robert Dupont, ami de Georges, qui a diffusé sur la région parisienne, plus de 300 livres « Mes printemps de barbelés ». Lorsque Robert (bordelais de cœur) est décédé en 2014, Georges Durou a tenu à venir à ses obsèques en région parisienne. L’amitié est aussi une valeur que défendait Georges.
Fidèle adhérent de « Libération Nationale PTT – ANACR », Georges Durou signait l’éditorial de notre bulletin du 1er trimestre 1998 sous le titre « Papon condamné : c’est la Résistance qui triomphe ».
Il commençait son article ainsi : « Durant six mois la Cour d’Assises de la Gironde a entendu des dizaines de témoins à charge ou à décharge. Le jury a eu tout loisir pour se faire une opinion en toute indépendance, le verdict est tombé : Papon, ce haut fonctionnaire de Vichy, secrétaire général de la préfecture de la Gironde de 1942 à 1944, responsable et coupable, est condamné pour complicité de crime contre l’humanité. Papon qui était passé en 1935 par le ministère de l’intérieur puis de 1936 à 1938 au cabinet de la présidence du conseil et du ministère des affaires étrangères, de 1940 à 1942 au cabinet du ministère de l’intérieur, était parfaitement renseigné sur la politique intérieure et extérieure ».
Georges, terminait son éditorial par ses mots : La conclusion en revient après le verdict à Maurice David Matisson le premier plaignant contre Papon. Maurice fut un des responsables de l’ANACR en Gironde. Echappé à la rafle en 42 où furent arrêtés ses parents, il rejoint le maquis " C’est la fin des illusions d’un pseudo-état qui se serait continué dans la République. C’est Vichy qui est condamné à travers Papon. Ce n’est pas pour condamner Vichy que j’ai porté plainte contre Papon, mais à travers lui inévitablement il y a Vichy. La condamnation de Papon c’est aussi la fin de cette solidarité des collabos s’accrochant aux basques du drapeau gaulliste contre lequel dans sa pureté je n’ai rien à redire. J’étais dans un maquis gaulliste d’origine. Le voile de ce mensonge tombe et c’est bon pour la France, donc c’est bon pour la République et c’est bon pour la Résistance " Georges Durou s’était aussi beaucoup investi dans un travail de mémoire qui lui tenait à cœur : « l’Association du Souvenir des Familles des Fusillés de Souge », dont il fut le président. |
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Un livre rappelle que 256 hommes furent fusillés dans ce camp de Souge entre 1940 et 1944 et rend hommage aux Résistants Patriotes victimes de la barbarie nazie Charles SANCET
Nom : DUROU
Prénom : Georges
Sexe : M
Date de naissance : 02/03/1924
Lieu de naissance : Clermont-de-Beauregard (24)
Nationalité : F
Profession : employé PTT
Domicile : Bègles (33)
Date d’arrestation : 21/02/1940
Lieu d’arrestation : Bègles (33)
Lieu(x) d’internement : Bordeaux (Fort du Hâ), Mérignac, Compiègne
Date de déportation : 24/01/1943
Lieu de départ : Compiègne
N° de transport[1] :
I.74.
Parcours concentrationnaire :
Sa,
Hk
Lieu de libération : ?
Date de libération : 05/05/1945