Résolution adoptée au Congrès de
Marseille des 14,15, 16 Novembre 2008
Réunis en congrès national à
Marseille du 14 au 16 novembre 2008, les membres de l'ANACR
rappellent que la transmission de la mémoire est une raison d'être
de l'association. C'est une démarche civique, respectueuse des
grands principes républicains, en faveur de la Paix, de la
solidarité et du respect de la dignité humaine. Ils sont résolus à
poursuivre et amplifier les actions en ce sens et ont la volonté
d'en lancer des nouvelles.
Ils préconisent donc ce qui
suit.
I - Bien situer la mémoire de la Résistance par rapport à
l'histoire.
1. La
fidélité de la Mémoire à la vérité historique. Vérité établie par
les travaux valides d'historiens qualifiés, des apports provenant
des Résistants eux-mêmes, des archives et autres documents
authentiques accessibles.
Il s'impose que la Mémoire à transmettre soit en cohérence avec
l'Histoire et soit prise en compte avec le maximum d'objectivité.
Celle-ci pourra assurément bénéficier du pluralisme qui caractérise
notre association.
2.
Le rôle de la Mémoire comme "garde-fou" dans l'écriture de
l'Histoire. Maintenir et transmettre intact le souvenir de la
dignité des Résistants et des victimes de la répression, et les
idéaux de la Résistance fondés sur sur le programme du C.N.R. dont
la justification et la justesse des mesures sont toujours
d'actualité.
Mais aussi réfuter sans prescription juridique possible les
affirmations mensongères pseudo-historiques qui sont celles des
négateurs et des déviationnistes, en s'appuyant sur des travaux
rigoureux d'historiens respectueux de leur déontologie, en
particulier de la complémentarité entre le témoignage et les
archives.
3.
La Mémoire comme démarche d'éveil et comme
moteur du progrès de la connaissance de la Résistance, car celle-ci
contribue fortement à enrichir le patrimoine historique des années
noires.
II - Adapter les moyens de
transmission de la Mémoire à ses différents destinataires.
1. En direction de la jeunesse : Notre
participation active à chaque étape du Concours National de la
Résistance et de la Déportation doit rester maximale en toutes
circonstances. Nos interventions dans les classes doivent s'attacher
non seulement à faire état des témoignages de Résistants connus
nationalement mais aussi d'acteurs locaux.
Dans le même souci de garder cet ancrage local, nous demandons ici à
nos représentants dans les jurys départementaux de se concerter
entre département s d'une même académie afin de formuler des
propositions mises en cohérence, avant que se réunisse la commission
rectorale nouvellement instituée pour choisir les sujets.
L'extension du Concours à d'autres niveaux du cursus demeure
également incluse dans nos demandes.
Nous déplorons une fois de plus le lacunes de la formation des
maîtres appelés à enseigner cette période. Nous dénonçons les
déficiences graves dans des manuels scolaires, ou même des
falsifications dans un ouvrage d'Histoire "franco-allemand"
d'actualité.
2. En direction des Pouvoirs Publics et des
élus :
- Donner une information systématique et renouvelée à chaque scrutin
aux nouveaux élus sur nos orientations et initiatives, par exemple
le 27 mai Journée Nationale de la Résistance ou notre opposition à
la réduction des dates de mémoire reconnues officiellement. Ceci en
concertation, autant que possible, avec les autres associations de
Mémoire.
- Leur communiquer, en particulier aux Offices départementaux des
Anciens Combattants et victimes de guerre, la composition de nos
instance dirigeantes.
3. A l'adresse de tout public : Par nos
publications, mais aussi par l'utilisation des médias qui trop
souvent ignorent ou déforment l'histoire de la Résistance. Et
s'impose à présent le recours aux nouvelles technologies accessibles
au plus grand nombre. Une communication active sur un site internet
national avec des liens vers les sites départementaux, ce qui
implique la création d'un groupe de travail national chargé de
valider le contenu et de faire vivre un forum de discussion.
III - Veiller au développement continu du rôle des Amis dans les
actions de mémoire.
1. Leur implication
croissante dans la "logistique" permet de les engager dans la
connaissance de l'Histoire et des actions de mémoire comme
recueillir et mettre en forme, encore, des témoignages.
2. Leur intervention comme porteurs de mémoire
auprès des autorités, des médias, des autres associations
concernées.
3. La mise en place d'un réseau d'alerte entre
responsable de l'ANACR en vue de lutter contre les négationnismes,
de mettre au point une réponse appropriée dans la forme et dans le
temps au nom de l'ANACR à tous ses niveaux.
4. L'organisation par leurs soins de toutes
les formes de manifestations : commémorations, pose et entretien des
plaques et stèles, conférences, projection et festivals de films,
expositions, théâtre, voyages... Tenter d'en faire ici une liste
exhaustive relève de l'impossible.
Semblable champ d'action nécessite le recours plus important aux
Amis et l'adhésion de nouveaux, fermement décidés à s'investir. Il
est vital de poursuivre assidûment tant au niveau national qu'au
niveau régional ou départemental la formation, notamment par des
stages et des journées thématiques de tous nos adhérents.
Au final :
Ainsi ont donc été préparées au cours de ce congrès des actions
essentielles (sans en exclure d'autres) pour que le souvenir du
combat et des Valeurs de la Résistance soit transmis et perdure.
Les obstacles sont nombreux, mais nous savons déjà que, comme disait
le Général De Gaulle,
"le meilleur est au bout du chemin".